A Paris centre, nouvelle entité née de la fusion des quatre premiers arrondissements, un combat fratricide oppose le candidat de Paris en Commun (liste Anne Hidalgo), Ariel Weil (PS), maire du IVe, à deux « marcheurs », le député de Paris Pacôme Rupin (LREM) et Anne Lebreton (LREM dissident). Lutte fratricide parce que les trois prétendants ont été élus au même conseil d'arrondissement, le IVe, pour la première fois en 2014, les deux premiers sous l'étiquette socialiste et la troisième à la tête d'une liste indépendante, finalement ralliée à Christophe Girard (PS), maire sortant de l'époque, aujourd'hui parachuté dans le XVIIIe.
Le Parisien : Municipales à Paris : logement et piétonnisation au cœur de la campagne dans le centre
Qui deviendra le premier maire de Paris centre, nouvelle entité née de la fusion des quatre premiers arrondissements ? Analyse des enjeux au cœur de la capitale.
Face à ce trio, deux nouveaux venus n'ayant jamais exercé de mandat électif : Aurélien Véron (Objectif France, liste LR-Rachida Dati), cadre bancaire, prend le relais de Jean-François Legaret (ex-LR), maire du Ier depuis 2000 qui ne se représente pas et a rejoint le comité de soutien de Michaël Bullara (Libres, liste Valérie Pécresse). Et Raphaëlle Rémy-Leleu (EELV), ex-porte-parole de l'association Osez le féminisme, épaulée par Jacques Boutault (numéro 2 sur la liste EELV), maire du IIe depuis 2001.
Une brigade pour lutter contre les locations saisonnières ?
Au cœur de la capitale, en proie à une gentrification galopante et à la prolifération des appartements en location saisonnière, deux thèmes dominent la campagne : le logement et la piétonnisation. Pour « garder familles et classes moyennes dans le centre », Ariel Weil prévoit de « cofinancer avec l'Etat la transformation de bureaux en appartements destinés aux agents publics de l'Hôtel-Dieu, de la préfecture de police… »
Pacôme Rupin entend créer « une brigade de 30 agents spécifique à Paris centre pour lutter contre les locations touristiques illégales et mettre un terme au déclin démographique du cœur de la métropole ». Raphaëlle Rémy-Leleu préconise, elle, « une brigade de 100 contrôleurs dans la capitale pour lutter contre le dévoiement du principe de l'économie collaborative et contre la disneylandisation des quartiers centraux ».
La piétonnisation fait consensus entre les Verts et le PS
Prônée depuis longtemps par les Verts qui en ont fait un enjeu de santé publique, l'idée de piétonniser le cœur de Paris (qui resterait accessible aux véhicules d'urgence, bus, taxis et riverains) est désormais partagée par les socialistes. « Je veux supprimer les déplacements de transit en modifiant le plan de circulation pour annuler tout intérêt pour un véhicule de traverser la zone », annonce Ariel Weil qui résume son projet en une formule : « Paris n'est pas un raccourci ».
Le maire du IVe entend aussi créer « deux grandes promenades végétalisées. L'une reliant les espaces verts en longeant les quais hauts, des Tuileries au jardin de la place Teilhard de Chardin et jusqu'au port de l'Arsenal. L'autre, le long des axes du 4 septembre et Réaumur ».
Un rôle accru pour la police municipale
Comme Anne Lebreton qui évoque des « quartiers apaisés », Pacôme Rupin n'est pas favorable, au nom de « l'activité économique », à l'interdiction des voitures dans le centre qui « créerait, selon lui, un report de circulation sur les grands boulevards ». Aux yeux du député de Paris, « le principal échec d'Anne Hidalgo est d'avoir délaissé nos rues et nos trottoirs. Du coup, des entreprises privées en ont profité pour installer des flottes de trottinettes. C'est pourquoi il faut remettre de l'ordre et de la sécurité dans l'espace public pour protéger les piétons. Placée sous la responsabilité du maire de Paris centre, la police municipale verbalisera les cyclistes qui roulent sur les trottoirs, les scooters qui empruntent les pistes cyclables ou les couloirs de bus… »
Plaidant pour « une mixité de transports (voitures, vélos, bus…) », Aurélien Véron s'oppose également à la piétonnisation « pour ne pas scléroser la vie économique et sociale du centre de Paris qui ne doit pas être réservé à ses habitants ». Se refusant à « toucher à la voie Georges-Pompidou, même si je m'interroge sur la possibilité d'y aménager une piste séparée pour les vélos et trottinettes pour améliorer le confort des piétons », la tête de liste LR dénonce « la politique du bouchon volontaire destinée à décourager les automobilistes, génératrice de stress et de pollution ».
Préserver les commerces de proximité
Pour préserver la vie de quartier, Anne Lebreton entend mettre en place « des maisons de proximité où les Parisiens trouveraient des services d'aide à domicile par exemple pour les personnes isolées, nos aînés ou les personnes handicapées ». Refusant que « le cœur de Paris devienne un arrondissement musée », la tête de liste de Cédric Villani veut aussi « accroître le rôle de la Semaest (Société d'économie mixte d'animation économique au service des territoires) de la ville de Paris pour préserver les commerces de proximité en difficultés ».
Jeudi 20 Février 2020
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